Les maladies les plus courantes chez les moutons

De la fièvre catarrhale du mouton au typhus sporadique

La fièvre catarrhale du mouton est une maladie virale transmise par des moucherons piqueurs, une espèce de mouches. La période d’incubation dure entre 5 et 20 jours.

Les symptômes de la maladie sont les suivants :

• langue bleue et gonflée
• fièvre élevée
• formation d’œdèmes au niveau des lèvres, du nez, des yeux, des oreilles et des pattes
• écoulement nasal
• claquement de dents
• saignements
• amaigrissement
• boiterie consécutive à une inflammation de la couronne

La langue bleue et gonflée, caractéristique de cette maladie dont le nom est par ailleurs tiré, ne se manifeste pas systématiquement. Il n’existe aucun médicament contre ce virus. Le traitement vise à réduire la douleur et à prévenir les infections bactériennes. N’exposez pas les moutons à la lumière du soleil et donnez-leur une alimentation facile à digérer et de l’eau potable.

L’entérotoxémie est une maladie qui apparaît subitement lorsque les moutons ou les agneaux ingurgitent une quantité importante de protéines en broutant trop de jeunes herbes. La bactérie prolifère si rapidement que vous retrouvez en général les animaux morts. Avant le décès, les symptômes sont les suivants : bave, problèmes respiratoires et diarrhée. Il existe heureusement un vaccin contre cette maladie.

Chlamydophila abortus est une bactérie qui provoque la naissance anticipée du fœtus. Cette maladie est transmissible à l’homme. C’est la raison pour laquelle les femmes enceintes doivent de préférence éviter les moutons.

La lymphadénite caséeuse est une inflammation des ganglions lymphatiques également appelée maladie des abcès. Elle est transmissible à l’homme. Cette maladie est incurable, mais pas mortelle. Les abcès percés constituent une importante source de contamination.

La coccidiose est provoquée par des micro-organismes unicellulaires qui attaquent la paroi intestinale et provoquent ainsi des hémorragies internes. Les animaux s’affaiblissent et maigrissent.

Le typhus sporadique est dû à une carence en magnésium. Il entraîne une diminution de l’appétit et une rigidité au niveau de la démarche. Conseil : réduisez le stress dans les troupeaux lié au typhus sporadique.

De la listériose à la myiase

La listériose, également appelée « tournis », se caractérise par le fait que le mouton tourne en rond. Elle peut entraîner une méningite, une fausse-couche ou un empoisonnement du sang (septicémie). Cette maladie est également transmissible à l’homme. Il est indispensable d’administrer rapidement une antibiothérapie à l’animal.

Les poux sont des parasites externes qui entraînent de nombreuses démangeaisons chez le mouton. Il est préférable de traiter les poux après la tonte.

La fièvre de lait ou fièvre vitulaire est provoquée par une carence en calcium au cours des dernières semaines de la gestation et des premières semaines qui suivent l’agnelage. Le calcium est nécessaire au développement du squelette des agneaux et à la production de lait. Dès lors, donnez à votre brebis une alimentation contenant les proportions calcium-phosphore idéales à la fin de la gestation.

Les brebis atteintes de cette maladie sont plus lentes, vacillent sur leurs pattes, ont une démarche rigide et titubent. Elles cessent de s’alimenter et l’agnelage se déroule lentement ou s’arrête. À un stade ultérieur, elles piétinent le sol. Sans intervention, elles tombent dans le coma et meurent.

Un examen sanguin permet de poser le diagnostic. On administre ensuite au mouton une solution thérapeutique par perfusion associée à de la vitamine D.

La fièvre aphteuse (FA) est une maladie virale extrêmement contagieuse. Ce virus se propage d’un animal à l’autre ainsi que par les eaux de surface, l’air, le fumier et l’Homme. Elle ne présente toutefois aucun danger pour ce dernier.

Cette maladie se manifeste par les symptômes suivants : vésicules présentes sur la couronne des sabots et sur la langue, inertie, boiterie, bave, claquements de dents, diminution de l’appétit et de la production de lait ainsi que des décès parmi les agneaux.

La FA est une maladie à notifier obligatoirement. Les autorités abattent les moutons contaminés et dédommagent les éleveurs. Un vaccin traceur a été mis au point. L’UE et le gouvernement wallon déterminent où et quand la campagne de vaccination doit être mise en place.

La myiase i est une parasitose cutanée. Les mouches déposent leurs œufs au niveau des racines de la laine, souvent sur l’arrière-train là où le fumier reste collé. Les vers s’introduisent dans le corps du mouton en le dévorant. S’ils ne sont pas traités, les animaux atteints meurent. La tonte permet d’éviter la contamination.

Du piétin au visna-maëdi

Le piétin est une maladie contagieuse du sabot. Des bactéries provoquent une inflammation de l’espace interdigité qui peut ensuite s’étendre à la peau et à la corne des sabots. L’infection dégage une odeur pestilentielle. Un parage de qualité des onglons permet de prévenir l’apparition de cette maladie.

Le virus de Schmallenberg se caractérise par des anomalies congénitales chez les agneaux, par exemple un cou tordu et une hydrocéphalie. Les vecteurs de contamination sont les moucherons piqueurs. Les fœtus contaminés naissent mort-nés ou meurent directement après la naissance.

La tremblante du mouton est une pathologie contagieuse du système nerveux qui se caractérise par des lésions spongiformes du cerveau. Les bêtes atteintes de la tremblante du mouton doivent être abattues. Les éleveurs professionnels avec pedigree élèvent surtout des lignées génétiques qui sont moins ou pas du tout sensibles à la tremblante du mouton.

La mammite se caractérise par une mamelle chaude et une éjection de lait douloureuse et floconneuse.

La gale de la laineest provoquée par un petit acarien dermotrope. Elle provoque de nombreuses démangeaisons, mais se soigne très bien.

L’ecthyma contagieux est un virus qui se manifeste dans un premier temps par des boursouflures et des croûtes autour du mufle. Cette maladie est transmissible à l’Homme par l’intermédiaire des lésions cutanées. 

La symptomatologie du visna-maëdi consiste en une respiration difficile et haletante, un amaigrissement et d’autres dégradations qui entraînent la mort de l’animal. Il n’existe malheureusement aucun traitement. Lors de l’achat de moutons, demandez toujours un certificat attestant de l’indemnité de visna-maëdi. Les éleveurs avec pedigree sont tenus de présenter ce type de certificat lorsqu’ils participent à des examens médicaux ou des concours.

Les vers

Les moutons peuvent être infestés par différents types de vers, par exemple les vers intestinaux, le nématode gastro-intestinal, la grande douve du foie et le ténia.

Les vers intestinaux provoquent des infections au niveau des muqueuses de l’estomac et des intestins. Les animaux ne sont plus en mesure de digérer convenablement leur nourriture ce qui entraîne diarrhée et amaigrissement. Les vers adultes pondent dans l’estomac et les intestins des œufs qui arrivent dans la prairie par l’intermédiaire du fumier. Ils se transforment ensuite en larves et se faufilent dans les herbes où d’autres moutons les ingèrent en broutant, créant ainsi une contamination en chaîne. Il est possible de lutter préventivement contre les vers grâce à une gestion efficace du pâturage et à un vermifugeage régulier consécutif à une analyse de fumier. En changeant les moutons de prairie, vous interrompez le cycle de vie du ver.

Le Haemonchus contortus cause une helminthiase grave. Ce nématode gastro-intestinal suceur de sang touche surtout les agneaux. Cette maladie ne se manifeste pas par des diarrhées, mais par des muqueuses pâles.

La grande douveest un vers plat qui attaque le foie. La grande limnée - qui vit dans les fossés ou prairies humides - joue le rôle d’hôte intermédiaire. Une analyse du fumier réalisée au printemps permet de dépister la malade à temps.

Les ténias sont de longs vers plats. Vous en retrouvez des morceaux dans le fumier qui se présentent sous la forme de grains de riz blanc.

La fièvre Q

Cette maladie à notifier obligatoirement est transmissible à l’Homme. Elle est provoquée par la bactérie Coxiella burnetti. Elle se propage par le biais du bétail, des ovins et des caprins, mais les chiens, les chats et les oiseaux sont également des vecteurs. La contamination intervient par l’inhalation de particules contaminées par la bactérie. Il s’agit de la principale source de transmission à l’Homme. Cette maladie peut également être transmise par le biais de la consommation de viande trop peu cuite ou de produits laitiers crus contaminés. La fièvre Q ne se transmet pas d’Homme à Homme, mais uniquement de l’animal à l’Homme.
Cette bactérie n’est pas sensible aux saisons et parcourt parfois de grandes distances par l’intermédiaire de la poussière. Ce sont les animaux infectés – qui ne manifestent pas toujours les symptômes de la maladie – qui propagent la bactérie. Celle-ci est présente dans les fluides organiques tels que les glaires, l’urine, le lait et le liquide amniotique.

Il arrive que l’on ne reconnaisse pas les symptômes de la fièvre Q. Les malades présentent souvent un syndrome grippal et se rétablissent alors dans les deux semaines. Mais des variantes chroniques sont également connues. Les formes les plus aiguës de la fièvre Q entraînent parfois des infections pulmonaires ou hépatiques. Il existe un vaccin contre la fièvre Q. 

Les mesures d’hygiène constituent la méthode la plus efficace pour réduire les risques de contracter la fièvre Q, surtout pendant la période de reproduction. Évitez la contamination par l’intermédiaire des visiteurs, des chaussures, des vêtements, des outils et des nouveaux animaux (quarantaine).

Prévention

Pour soigner convenablement vos moutons, prenez les mesures préventives adéquates. Des soins, une alimentation, un logement et une hygiène de qualité contribuent à un environnement de vie sain. En tant que propriétaire de moutons amateur, vous vous occupez chaque jour de vos bêtes. Observez leur comportement et leur état de santé.

Si vous constatez des symptômes, appelez votre vétérinaire. Seul un bon diagnostic lui permet d’administrer un traitement efficace.

Mettez en place un maximum de mesures de protection sanitaire, comme une analyse du fumier au printemps afin de déceler la présence de la grande douve du foie, des cures de vermifuge, le parage des onglons et des campagnes de vaccination. Demandez conseil à votre vétérinaire.

Notification obligatoire de maladies animales contagieuses

Certaines maladies animales sont si contagieuses qu’elles sont soumises à une obligation de notification qui permet aux autorités de prendre des mesures anticipées. Un récapitulatif des maladies à notifier obligatoirement est repris à l’annexe 1 de la loi relative à la santé des animaux. Le formulaire de notification peut être téléchargé sur le site Internet de l’AFSCA.