Lutter de manière naturelle contre les nuisibles ? C’est possible !
Les mauvaises herbes, un véritable cauchemar pour les jardiniers... Mais les nuisibles sont encore plus redoutés ! Certains ravageurs peuvent en effet causer de graves dommages aux cultures. Et il n’y a rien de plus désagréable que de voir la moitié de sa récolte de laitues réduite à néant, n’est-ce pas ?
Comment éloigner naturellement les petites bêtes indésirables de votre potager et, si elles sont déjà installées, les éliminer sans recourir à des produits chimiques nocifs ? Vous découvrirez ici que les solutions sont plus nombreuses que vous ne le pensez, et tout cela avec une approche durable et respectueuse des écosystèmes naturels.
Dans cet article, vous découvrez ...
- Quels habitants du jardin pouvez-vous rencontrer ?
- Petites bêtes : utiles ou nuisibles ?
- Placez des barrières physiques
- Faites appel aux auxiliaires volants et rampants
- Les poules : pour les œufs, mais contre les petites bêtes
- Faites appel aux plantes pour éloigner les insectes indésirables : c’est efficace !
- Moyens de lutte naturels : quelques recettes maison
Les nuisibles forment un groupe très vaste et varié d’espèces animales. Il y a ceux qui rampent, qui volent, qui grignotent, qui creusent des galeries... Comme pour les mauvaises herbes, de nombreuses espèces dites « nuisibles » sont en réalité des auxiliaires très précieux au potager, car ils remplissent un rôle bien précis. Leur élimination peut perturber l’équilibre de cet écosystème. Certains « ravageurs » sont aussi des créatures fascinantes à observer, à tous les stades de leur vie.
Les animaux indésirables, quant à eux, sont des espèces qui occasionnent des dommages au potager et dont le rôle n’est que très peu, voire pas du tout utile dans l’écosystème. Si vous détectez des nuisibles, veillez donc à bien peser le pour et le contre avant de les éliminer ! Il est primordial d’identifier clairement à quel(s) type(s) de nuisible(s) vous avez affaire. Certaines espèces sont faciles à reconnaître, pour d’autres vous devrez mener votre petite enquête.
Pour vous faciliter la tâche, n’hésitez pas à installer l’application Obsidentify sur votre smartphone. C’est très simple : prenez une photo d’un animal, d’une plante ou d’un champignon. Recadrez la photo pour une meilleure reconnaissance. Cliquez sur le bouton Identifier, et obtenez en quelques secondes le nom de l’espèce avec des informations supplémentaires. L’application reconnaît plus de 20 000 espèces en Europe.
Vous pouvez également prendre une photo et la montrer à un expert dans un magasin Aveve près de chez vous !
Quels habitants du jardin pouvez-vous rencontrer ?
Voici quelques espèces fréquemment observées : Pucerons, vers blancs (larves de scarabéidés tels que le hanneton horticole, le hanneton commun et le hanneton de la St-Jean), cloportes, fourmis, chenilles, araignées, limaces, mouches blanches, etc. Sans oublier les animaux de plus grande taille, comme les campagnols, les taupes, les rats, etc.
Reconnaître les traces
Vous constatez que les feuilles sont jaunies, recroquevillées et collantes au toucher (du fait de la présence de miellat) ? Il y a alors de fortes chances que votre plante soit attaquée par des pucerons. Les traces de bave argentée et l’apparition de trous dans le feuillage indiquent la présence de limaces. Les feuilles sont décolorées et flétries ? Les insectes du sol peuvent être les coupables. Ne vous étonnez pas de trouver un nid de souris dans le tas de compost. Ou dans un trou de votre abri de jardin.
Si vous venez demander conseil, essayez de décrire très précisément les traces que vous avez observées. Plus vous serez précis, mieux le conseiller d’Aveve pourra vous aider.
Petites bêtes : utiles ou nuisibles ?
En lisant le mot « nuisibles », vous pensez sans doute aux ravageurs qui dévorent vos belles salades, comme les limaces. Il est vrai que certains insectes et autres petites bêtes peuvent compromettre sérieusement l’objectif principal de votre potager : cultiver des fruits et des légumes savoureux, sains et beaux.
Mais savez-vous vraiment quelles espèces visitent votre potager ? Pesez d’abord le pour et le contre. Vous découvrirez que certains insectes sont en fait très utiles pour votre potager. Les coccinelles raffolent des pucerons, et les guêpes parasites s’attaquent aux mouches blanches. De nombreux insectes volants remplissent aussi une autre fonction importante : ils pollinisent les plantes de votre potager et permettent ainsi la production de fruits.
Insectes du sol
- Les insectes utiles du sol sont les vers de terre, les larves de coccinelles et les coléoptères prédateurs vivant au niveau du sol. Ils améliorent la structure du sol de votre potager et interviennent dans le cycle des nutriments.
- Les insectes nuisibles du sol, tels que la mouche de la carotte, les tipules (cousins) et les noctuelles terricoles, peuvent endommager gravement les racines et les jeunes plantes.
Limaces
- Les limaces s’attaquent aux feuilles bien tendres et juteuses, aux tiges et aux fruits des plantes, ce qui peut causer des dégâts considérables.
- Les limaces peuvent également causer des dommages indirects en transmettant des agents pathogènes.
Pucerons
- Les pucerons se nourrissent de la sève de la plante, ce qui entraîne un retard de croissance, un affaiblissement de la plante et la propagation de maladies.
- Les pucerons produisent également du miellat, sur lequel se développent souvent de la fumagine et d’autres maladies fongiques.
Chaque créature, aussi petite soit-elle, a son importance dans la nature. Tout repose sur ce principe fondamental : dans un jardin équilibré, les insectes nuisibles ne constituent pas un fléau. Car les insectes utiles aident à contrôler les populations d’insectes nuisibles. Ne pas utiliser de pesticides chimiques permet de préserver les ennemis naturels des ravageurs, et donc aussi l’équilibre du potager.
La devise de votre potager : favoriser et préserver la biodiversité
Certaines fleurs et cultures attirent les ennemis naturels et contribuent ainsi à maintenir l’équilibre de l’écosystème. Il est également important de préserver les habitats de certaines petites bêtes, comme les points d’eau, ainsi que leurs cachettes préférées. C’est bon pour la biodiversité et l’équilibre naturel du potager.
La prévention est toujours préférable à la lutte contre une infestation établie. Mais parfois, l’équilibre naturel de votre potager peut, pour une raison ou une autre, être perturbé. Il est alors temps d’agir. Dans tous les cas, n’attendez pas trop longtemps avant de vous attaquer au problème.
Placez des barrières physiques
Créez des barrières physiques pour éloigner les petites bêtes voraces de vos plantes. Une solution non toxique, mais efficace !
- Les filets à mailles fines tiennent à distance les mouches des légumes et les piérides.
- Les pièges englués jaunes permettent de capturer de nombreux insectes volants, tels que les mouches blanches, les pucerons, les thrips, les mouches du terreau, etc. Les pièges englués et bandes de glu sans insecticides sont une bonne alternative pour protéger les plantes potagères.
- Les arbres fruitiers sont souvent attaqués par les drosophiles ou par leurs larves. Pour y remédier, fixez aux arbres des pièges à glu spéciaux qui contiennent des phéromones.
- Les barrières anti-limaces et massifs surélevés sont des méthodes éprouvées pour lutter contre les limaces et autres insectes rampants.
- Vous avez un abri de jardin ou une palissade ? Vérifiez s’il y a des trous ou fissures. La plupart des souris, rats et autres bestioles rampantes n’ont besoin que d’un tout petit trou pour pénétrer dans votre potager. Si la tête passe, tout passe !
Faites appel aux auxiliaires volants et rampants
La solution la plus naturelle pour éviter toute prolifération de nuisibles au potager ? Invitez vos amis ailés et rampants dans votre jardin !
Laissez-vous inspirer par les astuces suivantes :
- La plupart des jeunes oiseaux se nourrissent d’insectes. Les nichoirs et le nourrissage en hiver permettent d’attirer plus d’oiseaux pour réduire les populations d’insectes dans votre jardin.
- Les hérissons, musaraignes, merles et crapauds raffolent des limaces. Ils en dévorent de grandes quantités. Attirez-les avec des branchages, une haie épineuse, un tas de compost, un petit étang ou une mare.
- Pour attirer les auxiliaires rampants, étendez une bonne couche de mulch et ne les dérangez pas. Ces petits prédateurs rampants sont généralement actifs la nuit.
- La famille des carabes compte environ 50 espèces. Votre couche de mulch (par ex. au pied des buissons) peut accueillir jusqu’à 150 carabes par mètre carré pour passer l’hiver. Ils sont très voraces : ils peuvent consommer chaque jour l’équivalent de leur poids en limaces, chenilles, pucerons, larves, etc.
- Loin d’être des créatures effrayantes, les araignées et faucheurs sont de formidables auxiliaires qui chassent les pucerons, les mouches, les cécidomyies et les chenilles.
- Les trombidions soyeux : ces petits acariens rouges qui apparaissent lorsqu’il fait chaud mangent de nombreuses petites bêtes ainsi que leurs œufs.
- Les guêpes parasites, chrysopes et sylphes se nourrissent de nectar et/ou de pollen et d’insectes. La femelle de ces guêpes peut pondre des centaines d’œufs dans les chenilles ou pucerons, qui sont ensuite dévorés de l’intérieur. Les larves de syrphes peuvent consommer jusqu’à 700 pucerons durant leur développement (14 jours).
- Les coccinelles adultes comme les larves sont friandes de pucerons. Elles peuvent en engloutir jusqu’à 150 par jour. Ce sont de précieux auxiliaires du jardinier !
Les auxiliaires volants peuvent être attirés avec du nectar et du pollen. Privilégiez les espèces suivantes :
- Apiacées : coriandre, aneth, fenouil, carotte, persil, cerfeuil, panais, etc. Mais aussi des plantes vivaces comme des marguerites, des solidages ou des asters.
- Plantes annuelles : pavot de Californie, limnanthe, bleuet, chrysanthème des moissons, sarrasin...
- Fleurs simples : dans les fleurs doubles, le nectar et le pollen sont moins accessibles.
Pour aider les auxiliaires volants à passer l’hiver dans votre jardin d’ornement, vous pouvez laisser les feuilles et branches mortes joncher le sol. Attendez le retour du printemps pour nettoyer votre jardin.
Les poules : pour les œufs, mais contre les petites bêtes
Saviez-vous que les poules sont de précieuses alliées dans la lutte contre les petits nuisibles ? Elles raffolent des otiorhynques, des vers, des limaces et des larves de nombreux nuisibles tels que l’hyponomeute et la psylle du buis.
Conseil : les poules sont aussi friandes des jeunes pousses de légumes, ne les laissez donc pas gambader parmi les jeunes plants de votre potager.
Faites appel aux plantes pour éloigner les insectes indésirables : c’est efficace !
Certaines plantes sont également des alliées de choix dans la lutte contre les insectes nuisibles, grâce à leur capacité à repousser les petites bêtes trop voraces. Votre potager est l’endroit idéal pour faire pousser des plantes répulsives. Ce n’est pas un hasard si, depuis des siècles, les potagers accueillent souvent aussi un jardin d’herbes aromatiques.
Voici quelques exemples parmi les nombreuses possibilités qui s’offrent à vous :
- Le basilic fait fuir les insectes volants, y compris les mouches blanches qui raffolent de vos tomates.
- La lavande repousse les pucerons et les fourmis.
- La mélisse citronnelle est connue pour éloigner les moustiques.
- Le cerfeuil tient à distance les pucerons et les fourmis.
- La verveine citronnelle repousse les moustiques.
- La menthe protège vos plantations des fourmis et des souris.
- La citronnelle dégage une odeur que détestent les insectes volants.
- Le persil est aussi un ennemi des fourmis.
- Autre astuce : Ne laissez pas les fruits mûrs trop longtemps sur les arbres. Cueillez-les sans tarder pour éviter une invasion d’insectes. C’est particulièrement vrai pour les fraises et les baies.
- Les oignons et l’ail font également fuir les souris et les taupes. Plantez-les en pleine terre dans votre potager. Les taupes détestent également les hellébores (roses de Noël) et les fritillaires.
Escargots aux fines herbes... ou à la bière ?
Saviez-vous que les limaces possèdent un odorat très développé ? Certaines herbes aromatiques, comme le thym et la marjolaine, les incitent à rebrousser chemin. (Les pucerons n’aiment pas non plus ces odeurs fortes !). Les fougères, les graminées et les plantes à feuilles duveteuses n’attirent pas non plus les limaces, qui préfèrent les feuilles tendres et juteuses et les tiges des plantes non ligneuses. Ce n’est pas un hasard si vos hostas sont dévorés par les limaces... Plantez donc des herbes aromatiques à l’odeur prononcée pour les faire fuir. Autres astuces pour lutter contre les limaces : les bandes de cuivre, les granulés anti-limaces et les pièges à limaces. Une coupelle de bière peut également s’avérer efficace : les limaces sont attirées par l’odeur et s’y noient.
Quelle est la meilleure solution ? Un seul mot d’ordre : les tester !
Flower power
Les vers ronds raffolent des fraises, des carottes, des pommes de terre et du céleri. Pour les repousser, plantez des échinacées, tagètes, coréopsis et/ou des capucines. Ces plantes sécrètent des substances qui font fuir les vers ronds. Les racines des fleurs dégagent une odeur qui attire les vers ronds, et ces derniers meurent après leur ingestion. Les tagètes éloignent également les fourmis.
Les pucerons et les moustiques préfèrent rester loin des soucis. La lavande repousse les mites et les moustiques.
Une bonne idée : l’association des cultures
La meilleure façon de lutter contre les nuisibles ? Avant d’opter pour une solution d’éradication, misez d’abord sur la prévention. Veillez donc à placer la bonne plante au bon endroit. Il convient également de faire un entretien régulier du potager. Car les plantes saines sont naturellement plus résistantes aux nuisibles. Comme indiqué plus haut, certaines plantes sont de bonnes compagnes pour lutter contre les nuisibles. C’est le principe du compagnonnage, appelé aussi culture associée. Certaines plantes et herbes aromatiques sont de bonnes voisines : placées côte à côte, elles créent un environnement favorable, attirent les insectes utiles et éloignent parfois les petites bêtes indésirables.
L’importance d’un bon sol
Tout commence par un sol sain. Avec un mulch organique, vous ferez d’une pierre deux coups. Une bonne couche de mulch permet de maintenir l’humidité du sol, de réguler la température du sol et de réduire l’activité des insectes du sol. Ajoutez du compost et des matières organiques, afin d’enrichir le sol et d’améliorer sa structure. Vous obtiendrez ainsi des plantes bien robustes, mieux armées pour résister aux attaques des insectes.
Moyens de lutte naturels : quelques recettes maison
Parfois, vous n’avez pas d’autre choix que d’utiliser des produits spécifiques contre les nuisibles. Privilégiez alors les solutions naturelles et respectueuses de l’environnement. Conseil : vous pouvez les fabriquer vous-même. Utilisés à un stade précoce (avant une infestation massive), ces produits peuvent être des remèdes efficaces.
Spray aux orties
Un purin à base de jeunes feuilles d’orties vous permet de protéger les arbres fruitiers et les légumes contre les pucerons, les puces et les acariens, tout en respectant l’environnement.
Recette : Mélangez 75 g de feuilles d’ortie dans 1 litre d’eau potable et laissez macérer pendant 3 à 4 jours à température ambiante. Ajoutez un peu d’eau pour diluer le purin. Versez le mélange dans un vaporisateur et pulvérisez directement sur les plantes.
Spray à l’huile végétale
Un insecticide maison à base d’huile végétale qui agit efficacement contre les pucerons, les acariens, les thrips, etc.
Recette : mélangez une tasse d’huile végétale (tournesol, arachide, colza) à une cuillère à soupe de savon (doux de préférence). Couvrez et agitez bien. Pour pulvériser vos plantes, ajoutez deux cuillères à café du mélange dans un litre d’eau, et vaporisez directement sur les parties attaquées par les ravageurs.
Spray à l’ail
L’odeur forte de l’ail ne plaît pas à tout le monde. La plupart des insectes détestent l’ail. Ce remède maison à l’ail permet de repousser les insectes sans les tuer.
Recette : épluchez les gousses de deux têtes d’ail et réduisez-les en purée dans un mixeur avec un peu d’eau. Laissez reposer toute la nuit. Mettez le mélange dans un bocal d’un litre et ajoutez une demi-tasse d’huile végétale et une cuillère à café de savon liquide doux. Ajoutez suffisamment d’eau pour remplir le bocal. Pour pulvériser vos plantes, ajoutez une tasse du mélange avec un litre d’eau et vaporisez généreusement sur les plantes infestées.
Substral Naturen : une gamme respectueuse de l’environnement
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Conclusion
Il ne s’agit là que de quelques exemples parmi les nombreux conseils et astuces écologiques pour garder votre potager en bonne santé. Veillez néanmoins à respecter quelques règles d’or :
- commencez par le sol : un sol sain, bien entretenu, riche en humidité et en nutriments et doté d’une structure adéquate est essentiel pour la croissance de plantes saines et vigoureuses ;
- identifiez les types de nuisibles auxquels vous avez affaire ;
- éloignez les petites bêtes indésirables autant que possible de vos plantations ;
- essayez de faire appel aux insectes auxiliaires ou aux plantes compagnes ;
- si vous devez vous débarrasser des nuisibles, optez pour des solutions respectueuses de l’environnement.
Toutes vos tentatives restent infructueuses ? Ne vous inquiétez pas ! Vous pouvez toujours vous adresser aux conseillers de notre équipe Bonheur au jardin dans un magasin Aveve près de chez vous.